Et quand la lumière tomba sur le champ de jasmin le sable noir cache des oiseaux quelques coquilles attendent les vagues la mer a oublié de rencontrer la plage s'il existait un cimetière marin il aurait la forme de celui que je traverse la nuit en quête d'une goutte de lumière qui engloutit les traces de mes pas captif dans le désert des roches en flammes je laisserai ma voix s'unir avec leur braise quitter cette mortalité terrestre et respirer l'air doux des lointains la maison où je voudrais habiter se trouve dans une étoile dessinée dans les livres pour enfants monde livresque pourtant si habitable... le seul moyen pour y accéder c'est la lecture à haute voix parce que les mots peuvent toujours transformer l'impossible en possible il suffit de dire "porte" et tout commence à se contourner objets, amis, voisins et mêmes des animaux Il y a des instants où la beauté de tes mains La phrase que tu dessines sur mon corps Je t’appelle du fond de mon tombeau, Une poupée, un sourire, nos corps entrelacés, |
On se donnait rendez-vous On savait bien que l’autre allait répondre de toutes les feuilles tombées à l'aube du jour après des nuits imaginaires d'amour, de passion sous les rayons d'une lune distante et bizarre elle s'allongeait souvent auprès du lac si triste et attendait les bras du faune qui tardait quelques étoiles lui caressaient les temples la confortant à peine dans sa solitude terrestre tout était calme comme dans les contes les éléments cachaient leur amertume la mort envahissait le corps des plantes et déployait sa mante meurtrière les mots se transformaient en gouttes de silence et lentement la vie en textes pour rien la bouche restait ouverte, menancante pour en finir encore avec tous ces beaux jours! il me faudrait un stylo noir pour décrire nos tristesses, un crayon rouge pour esquisser nos passions une gomme pour rayer les disputes fatiguantes une plume pour envoler nos amours au ciel il me faudrait une feuille blanche où coucher tous mes rêves un calepin pour bercer mes silences et mes haines un petit tiroir où garder mes souvenirs et la clé qui ouvre la porte de la sérénité C’est dans la pierre que le visage véritable de l’amour est gravé Comme sur les inscriptions des sarcophages éclairés A peine reconnaissables par les pélerins pressés Mais les aidant à survivre dans ces grottes temporaires Si proches de la parole murmurée. Chercher le sourire à travers le battement d’ailes Chercher à te raconter la beauté de la mer Chercher à graver dans le sable le vol des pigeons Chercher la mort parmi les rochers de Monaco Chercher l’inconnu des sons dans les vagues « Chercher l’être avec les mots » disait quelqu’un près de Dieppe Chercher à me perdre dans la lumière du ciel. |